Alimentation: la chasse au gaspi est lancée !

Posted on mai 25th, 2012 in News by obi3fr

Achetez-moins, mangez-mieux, ça peut rapporter gros ! Tel est en substance le message que l’on peut faire passer quand on sensibilise au gaspillage alimentaire. Alors que le réseau associatif France Nature Environnement vient de lancer une opération de coaching minceur de nos poubelles, je me suis dit qu’il était bon de vous faire un petit récap des trucs et astuces pour mieux gérer ce type de débordement.

Boulimie générale

Chaque année, les Français mettent 1,2 million de tonnes de nourriture à la poubelle, ce qui représente environ 20 kilos de déchets par personne et par an. Sur ces 20 kilos d’aliments gaspillés, explique l’ADEME, 7 kg sont encore emballés et 13 kg sont des restes de repas ainsi que de fruits et légumes.

D’après la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), si on y ajoute le gaspillage au restaurant, ce sont 95 kilos d’aliments qui seraient jetés en Europe par personne et par an – voire 280 kilos si on inclut les pertes à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement.

Chose intéressante, c’est l’argent gaspillé par la même occasion : le coût par foyer varie de 200 à 1.500 euros, selon que l’on prenne en compte ou non les coûts de production, de distribution et de mise au rebut des aliments gaspillés.

France Nature Environnement (FNE) dénonce donc un « scandale éthique » dans un contexte de malnutrition, mais aussi « un scandale environnemental majeur« , du fait de l’espace, des pesticides, de l’eau, du pétrole « utilisés en vain« .

Comment faire, dans ces conditions, pour cesser ce carnage généralisé ?

10 bonnes résolutions

Tout le monde ne pourra pas être coaché par FNE, alors voilà quelques bonnes pratiques et solutions alternatives réunies pour vous.

Une solution simple consiste à prévoir ses menus à l’avance et faire une liste de courses en fonction. Si cela peut paraître contraignant au début, c’est un vrai gain de temps par la suite. J’ai toujours vu faire ma maman ainsi d’ailleurs : on prévoit les repas du midi et du soir pour la semaine à venir, on établit sa liste de courses en fonction, puis on n’a pas besoin de se creuser la tête en rentrant le soir pour savoir ce que l’on mange, c’est déjà prévu !

Gare aux dates de péremption : quand vous faites vos courses, prenez des denrées dont les dates de péremption sont éloignées dans le temps. Petit rappel : on distingue les DLC (dates limite de consommation, « à consommer jusqu’au… », une limite impérative – souvent pour la charcuterie, la viande, les plats cuisinés) des DLUO (dates limite d’utilisation optimale, après laquelle le produit peut avoir moins de goût mais ne vous fait pas courir de danger). La DGCCRF et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) sont calées sur le sujet si jamais vous avez un doute. Le bon sens veut aussi d’utiliser son nez pour sentir les aliments avant, en cas de doute !

Achetez en vrac si cela vous est possible, comme cela vous ne prenez que les quantités dont vous avez besoin, et limitez en plus les emballages !

Cuisiner les restes ou les congeler, ça tombe sous le sens mais ça n’est pas toujours évident ! Pour le pain dur, pensez « pain perdu » plutôt que de le jeter, ça fera le bonheur des petits et des grands. Un risotto aus légumes ou une ratatouille, une salade folle ou une tarte aux légumes, c’est facile à faire et ça permet d’utiliser les restes oubliés du frigo parfois.

Je cuisine les fanesInnovez en cuisinant les fanes ! J’étais sceptique au début mais cela se révèle utile et on réalise véritablement la richesse que l’on jette ensuite : j’ai appris à cuisiner les fanes avec le livre d’Amandine Geers et Olivier Degorce, Je les fanes. Quand j’achète des fèves, je cuisine aussi les cosses en velouté. Pour les fanes de carottes, c’est pareil, je les mets dans une tarte. Et puis comme j’achète des fruits et légumes bio, je n’épluche que très rarement les produits que je consomme. Même la peau de banane (bio et équitable de préférence) cuite se mange, et oui !

Compostez. Une pratique peut être plus facile quand on est la campagne, mais en ville les choses progressent. Il existe maintenant des composteurs d’appartement ou des composts d’immeuble. Cela permet d’alléger le poids de nos poubelles en mettant tous les déchets alimentaires (ou presque, il y a quelques précautions à prendre) dans un bac spécial qui permettra ensuite d’obtenir un engrais bien utile pour le jardin. Pour ceux qui le souhaitent, on peut même faire appel au lombricompostage en adoptant une colonie de vers ou se former avec un maître composteur.

Vous pouvez aussi devenir Freegan et manger gratuitement en demandant les restes et invendus aux fournisseurs alimentaires, en récupérant les restes directement dans leurs poubelles ou en récupérant les excédents. Les gratuivores ont « une éthique anti-consumériste de la nourriture » d’après le fondateur du mouvement, Warren Oaks, qui pourrait vous inspirer ?

Mieux encore, rejoignez Re-Food, l’association fondé par l’Américain Hunter Halder qui vit à Lisbonne depuis vingt ans. Début 2011, il a commencé à faire la tournée des restaurants de son quartier, en vélo, pour récupérer leurs restes qu’il donne à ceux qui manquent de nourriture. Aujourd’hui, près de 150 bénévoles ont rejoint sa démarche, 90 restaurants et boulangeries offrent leurs restes de repas et de pain et Re-food dispose d’un local avec un réfrigérateur pour recevoir et stocker la nourriture, puis préparer des portions dans de bonnes conditions d’hygiène. Chaque jour, 160 personnes en profitent et Hunter souhaite étendre sa démarche à d’autres villes.

A noter : jusqu’au 1er octobre 2012, vous pouvez aussi participer au concours « la recette zéro déchet 2012″. Le principe du concours est simple : une ou plusieurs personnes réalisent, au nom de leur collectivité ou de leur entreprise, deux recettes. La seconde est réalisée avec les restes de la première. Plus d’informations par ici.

Source LeMonde


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