Le « fansub », sous-titrage illégal des séries télé par passion

Posted on juin 16th, 2010 in Séries by obi3fr

Le Net foisonne de sites de « fansub » (ou « fansubbing ») et de « scantrad ». Les premiers vous permettent de trouver gratuitement les sous-titres de votre série télévisée préférée. Sur les seconds, les lecteurs de mangas trouvent et traduisent des chapitres voire des livres entiers, à peine édités au Japon et introuvables en France.

Derrière chaque fichier se cachent plusieurs personnes qui y consacrent bénévolement des heures et des heures avant de le mettre en ligne.

Ils ont généralement entre 15 et 30 ans. Certains commencent dès l’âge de 13 ans, d’autres ont jusqu’à… 60 ans. Ils sont étudiants, actifs, chômeurs. Ils viennent de Lille, Paris, Toulouse, Rennes, sont parfois expatriés. Il y a autant d’hommes que de femmes. Leur point commun : ce sont des passionnés.

Les plus connus sont les « fansubbers » (contraction de « fan » et « subtitle », « sous-titre » en anglais). Grands consommateurs de télévisées, c’est souvent la pratique de l’anglais qui les a convaincus de se lancer. Ils affirment que le sous-titrage les a aidés à progresser.

C’est le cas de Benjamin, étudiant en biochimie de 22 ans. L’air timide, il a déjà plus de cinq ans d’expérience dans le fansub :

« J’étais au lycée, je regardais déjà des séries et j’ai voulu faire mon propre sous-titrage. C’était très amateur, avec un simple fichier texte. J’ai commencé à sous-titrer la série “ Kyle XY ” tout seul, mais cela représentait une telle charge de travail que je me suis rapidement joint à d’autres personnes ! »

Entre les teams de fansubbers, c’est la guerre

La plupart des fansubbers font partie d’une ou plusieurs « teams ». Celles-ci peuvent rassembler plus d’une dizaine de personnes autour de différentes séries. Damien, 24 ans, est le chef d’une d’elles. Il décrit la machine, parfaitement huilée :

« Nous récupérons d’abord un script en version originale, issu du télétexte américain. Pour un épisode de 42 minutes, quatre personnes vont ensuite synchroniser chacune une partie, afin que les répliques affichées à l’écran collent au temps de parole des acteurs.

Les traducteurs prennent ensuite le relais, puis les relecteurs pour corriger les éventuelles fautes et reformuler les expressions maladroites. »

Moins de 24 heures après la diffusion de l’épisode dans le pays d’origine, le sous-titre est généralement disponible en français. L’attente est grande : sur certains sites, les téléchargements de ces fichiers dépassent régulièrement les 30 000 par épisode pour des séries comme « Lost » ou « How I Met Your Mother ». Sachant que les internautes vont sur différents sites, ce nombre est très vite multiplié.

La profusion de teams et de sites est un autre aspect du fansub avec, en conséquence, des doublons entre séries. Mélanie, 23 ans, dénonce un esprit de compétition où chacun défend son sous-titre :

« C’est un monde assez cruel, car chacun va descendre les sous-titres de la team d’à côté alors qu’ils ne sont pas forcément mauvais. Une coordination serait idéale mais me paraît impossible. »

Une bataille féroce oppose les partisans du « fastsub », qui privilégient la rapidité de la diffusion avec une qualité parfois moindre, et ceux qui prônent les sous-titres dits de « qualité professionnelle », quitte à prendre quelques jours supplémentaires avant de mettre en ligne leurs produits.

Les amateurs de scantrad (contraction de « scanner » et « traduire ») sont, eux, parvenus à coordonner leurs traductions de mangas japonais. Maxime, 22 ans et leader d’une team, se félicite de cette avancée :

« Cela a longtemps été anarchique. Maintenant, un forum réunit les chefs de teams et il y a beaucoup moins de doublons. »

Les scantraders sont généralement plus jeunes que les fansubbers, avec une majorité de moins de 20 ans. Mais ils ne sont pas moins organisés, puisque chacun a son rôle, depuis le « cleaning » (qui consiste à effacer le contenu des bulles du manga) jusqu’à l’« editing » (placer les phrases en français dans leurs emplacements respectifs) en passant, bien sûr, par la phase de traduction.

Ils sont conscients d’être hors-la-loi

Si elles sont très développées sur , les pratiques du fansub et du scantrad sont pourtant illégales. Le code de la propriété intellectuelle assimile explicitement la traduction d’une œuvre sans l’accord de l’auteur à de la contrefaçon.

Les fansubbers et scantraders risquent donc, en principe, jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende, sans compter d’éventuels dommages et intérêts.

Ils sont conscients d’être hors-la-loi mais mettent en avant la « nécessité » de la version originale face aux séries doublées en français. Et surtout, ils refusent d’attendre plusieurs mois avant de voir arriver la série ou le manga en France.

Or, selon Pierre-Yves Gautier, professeur de droit des contrats, de la propriété intellectuelle et d’Internet à l’université Paris II Panthéon-Assas, le problème est surtout que ces pratiques désorganisent le circuit commercial :

« Il y a une chronologie à respecter, dans l’intérêt de tous. Si la série télévisée arrive immédiatement en France après la diffusion aux Etats-Unis, le circuit est cassé : le distributeur-importateur achètera moins cher une série ou un manga dévalué, à supposer même qu’il l’achète. D’un autre côté, il est nécessaire d’accroître l’offre légale. La vidéo à la demande (VOD) est un bon compromis. Mais il faut la rendre plus attrayante en baissant les prix. »

Fansubbers et scantraders accusés de « tuer » les séries télé

Ces passionnés sont ainsi régulièrement accusés de « tuer » leurs séries préférées. Julien, 23 ans, est administrateur d’un site. Il concède que ses relations avec les sociétés de production sont compliquées :

« Elles nous ont déjà forcés à retirer certains sous-titres. Mais nous participons aussi au succès de leurs séries. De nombreuses personnes ayant “consommé” des épisodes avec nos sous-titres iront au final acheter les coffrets à leur sortie. »

Caroline, 19 ans, réfute l’idée selon laquelle sa passion serait une menace pour les productions :

« La survie des séries américaines ou anglaises dépend de l’audience qu’elles font dans ces pays. De plus, les plus téléchargées sont celles qui font également le plus d’audience à la télévision. »

Les scantraders, eux, justifient leur pratique par le fait qu’elle permet de découvrir des mangas qu’on ne verra jamais en France. Maxime explique la règle que sa team s’efforce de respecter :

« Dès qu’un éditeur français prend la licence d’un manga que nous sommes en train de traduire, nous arrêtons immédiatement. Pour les autres, il y a certes toujours les éditeurs japonais, mais dans les faits il n’y a aucune poursuite, c’est toléré. »

La loi création et Internet, qui a institué Hadopi pour lutter contre le téléchargement illégal, ne prévoit aucune disposition spécifique à l’encontre du fansub et du scantrad. Les passionnés hors-la-loi sont encore relativement tranquilles.

Source Rue89


Qui sont les riches?

Posted on juin 16th, 2010 in News by obi3fr

François Fillon veut les taxer… mais à partir de quand est-on riche?

Pour financer les retraites, François Fillon envisage de taxer les riches. Si les modalités de cette taxe restent à définir, il en est de même pour la catégorie des «riches». S’il existe un seuil de pauvreté en France, on ne dispose en revanche d’aucun «seuil de richesse». A partir de quand est-on riche?

Plus de 4.500 euros nets?

François Hollande, en 2006, estimait qu’un riche, c’était quelqu’un qui gagnait autour de 4.000 euros. Dernièrement, Laurent Wauquiez n’était pas loin de lui donner raison. Selon le secrétaire d’Etat à l’Emploi, dans une interview aux Echos, les classes moyennes gagnent entre 1.500 et 4.500 euros nets par mois. D’où la déduction: au-dessus de 4.500 euros, on appartiendrait aux «riches».

«Ceux qui gagnent plus que moi»?

Mais les riches, ce sont aussi «tous ceux qui gagnent plus que moi», s’amuse Janine Mossuz-Lavau, chercheur au Cevipof. «C’est ce que chacun a tendance à répondre dans un premier temps», explique-t-elle, relativisant le terme.

Dans une enquête parue en avril dernier, l’Insee estime quant à elle qu’on entre dans la catégorie des 10% les plus riches avec 35.000 euros par an de revenu net avant impôt, soit à partir de 3.000 euros par mois. «Quand on voit que des millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (908 euros), j’aurais tendance à considérer que le seuil est plus bas», relativise Janine Mossuz-Lavau.

Tout dépend également du nombre de personnes vivant avec cette somme. Un couple sans enfant n’aura évidemment pas les mêmes besoins qu’une famille nombreuse.

Ceux qui ont du patrimoine?

Enfin, la richesse dépend du patrimoine dont on dispose et pas seulement des moyens. On peut ainsi se baser sur l’ISF, l’impôt de solidarité sur la fortune, payé par tous les foyers fiscaux français dont le patrimoine taxable dépasse, au 1er janvier 2010, 790.000 euros.

Ceux qui gagnent 100.000 euros par an?

Fin mai, le ministre du Budget, François Baroin, a pour sa part indiqué que la taxe de financement des retraites concerneraient les personnes qui gagnent entre trois et quatre fois le plafond de la Sécurité sociale, soit entre 100.000 et 140.000 euros par an, selon les Echos.

Reste la solution de Georges Marchais, qui affirmait en son temps: «au-dessus de 40.000 francs par mois (6.100 euros), 100% d’impôts, je prends tout!»

Source 20Minutes


La retraite à 62 ans, c’est officiel …

Posted on juin 16th, 2010 in News by obi3fr

Il faudra travailler plus longtemps dès l’année prochaine. L’âge légal de départ à la retraite sera reporté à 62 ans en 2018. Il augmentera de quatre mois par an à partir du 1er juillet 2011, a annoncé mercredi le ministre du Travail Eric Woerth, qui présentait la réforme du gouvernement.

« L’augmentation de la durée d’activité sera le coeur de notre réforme. Elle sera progressive et juste: tout le monde ne fera pas le même effort parce que tout le monde ne peut pas faire le même effort », a déclaré le ministre lors de la conférence de presse de présentation de la réforme.

L’âge légal sera décalé à 62 ans dans le privé, le public et les régimes spéciaux, selon le projet de réforme des retraites. Concernant la durée de cotisation, elle sera relevée d’un trimestre en 2013 pour atteindre 41 ans et trois mois cette année-là, a précisé le ministre. Le taux de cotisation du public sera aligné sur celui du privé, passant pour les fonctionnaires de 7,85% à 10,55%.

Selon Eric Woerth, le recul à 62 ans est « un choix efficace parce qu’il nous donne les moyens de revenir à l’équilibre dès 2018″. Selon lui, « l’augmentation de l’âge légal permettra d’économiser près de 19 milliards d’euros en 2018″. A noter que le recul progressif de l’âge légal ne concernera toutefois les régimes spéciaux qu’à partir du 1er janvier 2017, afin de tenir compte de « la montée en charge de la réforme de 2008″ appliquée aux régimes spéciaux depuis cette année-là.

Autre mesure, les salariés en situation « d’usure professionnelle » et ayant une incapacité physique « constatée » supérieure ou égale à 20% verront leur droit à la retraite à 60 ans maintenu. Cette mesure vise à « prendre en compte la pénibilité », selon le projet de réforme des retraites.

Le gouvernement a également décidé de maintenir le dispositif « carrières longues » qui, depuis la réforme de 2003, permet aux salariés ayant commencé à travailler très jeunes de partir avant l’âge légal. Côté contreparties à l’allongement de la durée d’activité, Eric Woerth annonce également que « le congé maternité entre désormais dans le de référence sur lequel sera calculée la pension de retraite ».

Côté financements, le gouvernement prévoit 3,7 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires sur les hauts revenus, les revenus du capital et les entreprises, dans le cadre de la réforme des retraites.

Le projet de réforme projette notamment la création d’un prélèvement de 1% sur la dernière tranche de l’impôt sur le revenu, l’augmentation des prélèvements sur les stock-options et sur les retraites-chapeaux, et la suppression de niches sociales dont bénéficient les entreprises.

Source NouvelObs