La fable bidon de la famille RSA qui gagne plus que la famille salariée

Posted on mars 13th, 2013 in News by obi3fr

Mieux vaut être au RSA que travailler, selon un tableau posté sur et partagé 100 000 fois en deux jours. Sauf que le tableau est truffé d’erreurs.

L’auteur du tableau, « Reynald Pais », précise qu’il l’a réalisé « à partir d’infos brutes trouvées sur le site du gouvernement ».

Il compare la situation financière d’une famille de cinq personnes gagnant un très petit salaire à une autre famille de même taille vivant du RSA. Sa conclusion : la seconde famille, celle qui vit du RSA, s’en tire mieux, avec 500 euros par mois de plus.

Une connerie pour faire rire les copains

Le tableau a été fait sans réfléchir, il est donc complètement faux, comme on va le voir plus loin. Mais apparemment tout le monde s’en fiche : les idées reçues sur le RSA se sont offertes une belle pub grâce à « une connerie destinée à faire sourire quelques amis Facebook », selon l’auteur de cette campagne de désinformation, premier surpris de son succès.

L’idée qu’on peut mieux s’en sortir « sans travailler » n’est pas nouvelle. Il y a deux ans déjà, Laurent Wauquiez déclarait sur BFM :

« Aujourd’hui, un couple qui ne travaille pas, qui est au RSA, en cumulant les différents système des minima sociaux, peut gagner plus qu’un couple dans lequel une personne gagne un smic. Ce n’est pas logique, c’est la française qui tourne à l’envers. »

Et ça énerve Martin Hirsch, le père du RSA, auquel nous avons soumis le tableau :

« Ce sont toujours les mêmes conneries. Ça marche parce que les gens ont envie d’entendre ce genre de choses. Ça arme leur aigreur. »

Ça ne pas fait rire non plus Jean-Christophe Sarrot, de l’association ATD Quart-Monde. Il estime que l’on « tape sur les pauvres », leur infligeant ainsi une « double peine » :

« Ça fait souffrir beaucoup de gens. Ils n’arrivent pas à joindre les deux bouts à partir du 15 du mois et on leur dit qu’ils gagnent plus que les gens qui travaillent. »

Jean-Christophe Sarrot prévient : il n’est pas facile de calculer le montant du RSA. C’est d’ailleurs un problème pour les familles. Mais il a essayé quand même, et nous aussi. Et sans surprise, les résultats ne sont pas les mêmes que ceux qui ont été partagés sur des dizaines de milliers de pages Facebook.

1 – Les revenus

  • L’oubli du RSA activité

Première ligne, première erreur. Et elle est de taille : avec un salaire de 1 200 euros par mois pour un ménage de cinq personnes, la famille est en droit de toucher le RSA activité. Un revenu créé justement « pour que dans tous les cas, on ait un intérêt à travailler », explique Jean-Christophe.

La famille gagnerait donc 18 132 euros par an au lieu de 14 400.

  • Le RSA prend en compte les allocations familiales et logement

Les allocations, dans l’esprit de l’auteur, ce seraient donc le RSA + les allocations familiales. A noter aussi que l’allocation au logement entraîne une réduction de 143 euros du RSA.

La famille touchera donc 1 065 euros par mois de RSA , soit 12 780 par an au lieu de 14 496.

  • La prime de Noël est plus élevée que prévue

Il faut croire que la famille de « fainéants » a été sage, puisquece n’est pas 154 euros qu’elle touchera à Noël mais 380 euros

  • Allocations logement : un peu plus pour les uns, un peu moins pour les autres

L’allocation logement est relativement difficile à calculer, et d’autant plus lorsqu’il s’agit d’une famille hypothétique dont on ne connaît ni le lieu d’habitation, ni la superficie du logement. Jean-Christophe Sarrot a quand même fait son estimation sur le site de la CAF, avec un logement en province au loyer de 500 euros (comme dans le tableau Facebook).

Pour la famille au RSA, ce serait donc 450 euros d’allocations logement (au lieu de 500 euros) et pour les salariés, 350 euros (au lieu de 200).

  • Au total, les revenus annuels de la famille salariée seront de 25 812 euros (au lieu de 20 280) et ceux de la famille au RSA de 18 560 euros (au lieu de 20 650).

2 – Les dépenses

  • Loyer : 500 euros chacun. Pour cette donnée arbitraire, pas d’erreur.
  • La complémentaire universelle pour tous

Selon l’auteur du tableau, la famille de salariés payerait 50 euros par mois pour leur mutuelle santé. Pour la seconde famille, on leur offre la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C), et donc, c’est gratuit.

Mais là encore, il n’a pas bien fait ses devoirs : la famille de salariés est en droit de demander la CMU-C puisqu’elle se trouve en dessous du plafond de 19 835 euros pour un foyer de 5 personnes (tous les revenus n’étant pas pris en compte).

C’est donc 0 euro pour les deux familles pour l’assurance complémentaire.

  • Impôts locaux et redevance télé

La famille qui touche un smic plus le RSA activité peut être exonérée de ces frais, puisqu’elle se situe en dessous du plafond de revenus.

0 euro encore, pour les deux familles.

  • Cantine des enfants et transports

Pas de frais de cantine, ni de frais de transport (« pas de boulot ! », précise l’auteur), pour la famille au RSA.

Là encore, les données sont arbitraires, et pas forcément justes. L’exonération des frais de cantine dépend non pas de l’attribution du RSA mais de la volonté d’une commission académique. Les deux familles sont donc susceptibles ou non de bénéficier d’un tarif. Pour notre exemple, nous avons donc gardé l’hypothèse d’une exonération totale de cantine pour les deux familles.

Quant au transport, même sans travail, il faut se déplacer : pour chercher du travail, pour accompagner ses enfants à l’école, pour faire ses courses… Nous avons donc rétabli une dépense transport pour la famille RSA.

  • Electricité, eau, gaz

Les tarifs sociaux pour l’énergie sont calés sur l’éligibilité à la CMU-C. Les deux familles en bénéficient de la même façon.

 

3 – Conclusion

La famille vivant du smic et du RSA activité gagne 25 812 euros et ses dépenses contraintes (en considérant qu’elle ne paye pas la cantine) sont de 8940 euros environ par an. Il lui reste donc, après paiement des factures, 16 872 euros par an (1406 euros par mois) pour se nourrir, se vêtir et de divertir.

Pour celle vivant uniquement du RSA, le revenu annuel est de 18 560 euros pour les mêmes dépenses contraintes. Il lui reste donc 9620 euros (soit 801 euros par mois) pour les autres dépenses.

PS : Martin Hirsch a de son côté refait les calculs, à notre demande. Il arrive au résultat suivant, très proche de celui d’ATD Quart-Monde dans son versant « revenus » :

Famille Salariés :

  • 26 256 de revenus ;
  • 12910 de dépenses contraintes ;
  • 13346 de dépenses autres ;

Famille RSA :

  • 18 810 de revenus ;
  • 7300 de dépenses contraintes ;
  • 11310 de dépenses autres.

Voir le tableau détaillé ci-dessous. Son commentaire :

Voir le document

(Fichier PDF)

« Le calcul est complètement faux :

  • La famille “ salarié ” a le droit à 300 euros par mois de RSA activité ;
  • le RSA de la famille “ RSA ” a été surévalué (oubli de la déduction du forfait logement) ;
  • l’allocation logement de la famille “ salarié ” est largement sous-évalué (j’ai vérifié en faisant des simulations sur le site de la CAF) ;
  • la comparaison part du principe que la famille “ salarié ” n’a droit à aucun droit connexe ; hors étant donné son bas niveau de ressources, elle ne paye surement pas la cantine à taux plein par exemple. »

Source Rue89


43% des foyers français sont clients de plusieurs banques

Posted on mars 13th, 2013 in News by obi3fr

Selon l’expert de la connaissance client Acxiom, 43% des Français détiennent un compte dans au moins deux banques. Ces consommateurs plutôt CSP +, vivent en couple et disposent généralement d’un patrimoine. Les foyers aisés sont aussi majoritairement clients de banques en ligne.

Dans l’univers bancaire, la fidélité n’est pas toujours de mise. Ainsi, près de 43% des Français sont clients d’au moins deux banques différentes. Selon Acxiom, expert en connaissance client, 80,9% sont clients de deux établissements et 19,1% détiennent un compte dans au moins trois banques.

Les clients multibancarisés sont plutôt des CSP+

La multibancarisation va généralement de pair avec une stabilité familiale : 76% des foyers ayant un compte dans au moins deux banques vivent en couple et 68,4% sont âgés de 45 ans et plus. La moitié de ces foyers bénéficient aussi d’un niveau de vie confortable puisque 50,2% d’entre eux appartiennent aux catégories socio-professionnelles supérieures. Une tendance qui se confirme pour les clients d’au moins trois établissements : 67,7% déclarent des revenus mensuels supérieurs à 2 300€ net (alors qu’ils ne sont que 56,2% parmi les clients de deux banques). Acxiom observe également que le patrimoine est un critère important : 67,7% des foyers multibancarisés sont propriétaires d’un bien immobilier et 30,7% ont un crédit immobilier en cours. De même, 51,8% possèdent une assurance vie et 35,9% épargnent via un PEL.

Dans sa segmentation Personicx®, Axciom distingue notamment que deux profils sont particulièrement représentés :

- Les Very Important Papys : ces retraités en couple ont un pouvoir économique très fort mis au service de leur confort, de leurs loisirs, de leur famille et, pour beaucoup, de leur image : ils ont tendance à afficher clairement leur réussite.

- Les Masters : ces familles accordent beaucoup d’importance à la diversité de leurs activités. Freinés par des activités professionnelles chronophages, ils aspirent à plus de culture, de loisirs et de voyages.

Banque en ligne : une clientèle minoritaire, aisée et digitalisée

Solution alternative aux établissements financiers traditionnels, les banques en ligne séduisent certains Français. Mais selon les données d’Acxiom, seulement 3% des foyers sont clients d’une banque à distance.

Ces derniers se distinguent aussi par leur niveau de vie élevé : 62,7% appartiennent à des catégories socio-professionnelles aisées et la moitié des foyers dispose d’un revenu supérieur à 3 000€ par mois. Ils habitent principalement dans les grandes agglomérations, 30,5% d’entre eux résidant en Ile de France. Enfin, les foyers déclarant une banque en ligne comme établissement principal sont relativement jeunes puisque 49,9% ont entre 25 et 44 ans.

Les adeptes des services bancaires à distance ont une confiance totale en Internet, qu’ils utilisent pour gérer leur budget et organiser leur quotidien. Plus de ¾ d’entre eux (80,4%) font ainsi régulièrement des achats en ligne. Plus précisément, 17,2% acquièrent régulièrement des produits financiers sur le Web, et achètent aussi des voyages (41,4%) et des produits culturels (51,2%) via ce canal.

Acxiom a relevé que les clients des banques en ligne appartiennent à deux segments de PersonicX® :

- Les Golden City : ces adultes citadins en couple sont majoritairement franciliens et se caractérisent par leur ouverture aux nouvelles opportunités de consommation.

- Les Golden Family : très famille, ils choisissent et organisent leur vie selon leur envie, grâce à un pouvoir économique élevé.

Méthodologie :

Les données sont issues de la Grande Enquête sur la Consommation des foyers français effectuée en novembre 2012. Cette enquête porte sur 197 858 foyers français et les échantillons obtenus ont été redressés afin d’être représentatifs de ces derniers.

Source E-marketing.fr